L’arc est une arme traditionnelle qu’on connait depuis des millénaires. Il tient sa force de la simplicité et l’efficacité de son système d’armement. Ce dernier permet de propulser la flèche grâce à l’intensité de la tension de la corde. S’il a longtemps été une importante arme de chasse à partir de son invention dès les époques préhistoriques, il a aussi été en usage durant de nombreux conflits et guerres en démontrant sa nature redoutable. Au moyen-âge l’arbalète vint lui faire une concurrence assez féroce par sa puissance mais son temps de chargement ne pouvait dépasser l’arc. De nos jours, la maîtrise du tir à l’arc est enseignée dans des clubs et il fait même l’objet d’une discipline sportive qui a acquis ses lettres de noblesse aux jeux olympiques. Revivons ensemble le parcours aussi long qu’étonnant des arcs à travers les époques.
Naissance de l’arc
Les premiers hommes se servaient de leur seule force musculaire pour lancer une sagaie. Cela limitait logiquement la portée de leur lancée à seulement une vingtaine de mètres. Pour y suppléer, dès 20 000 ans avant J.-C., l’homme inventa le premier propulseur jamais utilisé. L’invention permettait de démultiplier l’énergie musculaire et donc d’atteindre des cibles situées beaucoup plus loin. Avec une rainure ou une encoche dans laquelle on pouvait loger la lance, le propulseur agissait comme une sorte de bras de levier en démultipliant la force du jet.
Dans son principe, le propulseur peut être, dès lors, considéré comme le précurseur de l’arc. Quant à la sagaie, elle subit quelques améliorations au fil des siècles : un empennage de 2,3 ou 4 plumes, d’une pointe en bois de renne (ou en silex) et d’une encoche en forme de trou conique. On obtint ainsi à l’époque ce qui se rapproche le plus de nos flèches actuelles.
Malgré cela et même si on trouve des gravures préhistoriques montrant des archers humains à la chasse, il demeure très compliqué de dater avec précision l’avènement de l’arc et de la flèche tels que nous les connaissons aujourd’hui. En effet, le bois comme les fibres utilisés pour les cordes ne traversent pas le temps et s’usent assez vite. Tout cela étant dit, les premières flèches découvertes ont plus de 50 000 ans. On pourrait donc bien situer l’apparition de l’arc à cette époque. Pourtant, selon certains archéologues, officiellement, l’arc le plus vieux du monde aurait plus de 17 000 ans (l’âge de pierre), trouvé à Mannheim. La découverte dans la grotte de Parpallo (Espagne) de pointes en silex vient confirmer ces hypothèses.
Évolution de l’arc
Depuis son apparition, l’arc a connu bien des changements et améliorations qui ont vu la naissance de systèmes mécaniques plus ou moins sophistiqués. D’une certaine façon, il est possible de considérer l’invention de l’arbalète comme une étape de l’évolution de l’arc. Ce dispositif est né entre le Ve siècle av. J.-C. et l’an 221 de la même ère en Chine. Il imite en tout point le fonctionnement d’un arc classique à l’exception du système de propulsion, ici un arbrier, qui assure le maintien de la tension de la corde. S’il offre une grande puissance et une précision améliorée du tir, l’arbalète possède un temps de rechargement particulièrement long. En revanche, une fois son arme chargée, le tireur ne fournit presque aucun effort et peut se concentrer uniquement sur sa cible, ce qui au passage rend son tir tout aussi efficace en position couchée. Enfin, en plus de sa puissance légendaire, l’arbalète ne conditionne pas la portée de ses projectiles aux caractéristiques morphologiques de son tireur.
Loin de la chasse aux aurochs des temps préhistoriques ou des sièges de châteaux des temps médiévaux, l’arc entrera aux jeux olympiques comme discipline sportive au début du XXe siècle. Elle en disparaîtra en 1920 pour finalement y entrer à nouveau en 1972 à l’occasion des JO de Munich.